Le dernier film de Guédiguian, La Villa, est comme le parachèvement de l’inspiration qui anime son œuvre. Réunis à l’occasion de la mort proche de leur père, deux frères et une sœur, se retrouvent au sein d’une calanque, dans le hameau où ils avaient vécu enfants et tout près de l’Estaque où Guédiguian a situé plusieurs de ses films – ce qui lui permet de jouer délibérément sur des réminiscences personnelles, d’homme et de cinéaste. Cette rencontre, à laquelle s’associe celle d’amis d’autrefois, est d’abord (...)
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La Villa : affectivité et politique, les tourments fascinants de Guédiguian
2 décembre 2017, par Yvon Quiniou -
Wajib
5 novembre 2017, par filparpShadi, architecte à Rome, rentre au pays pour le mariage de sa sœur. Il a adopté le mode de vie romain, vit maritalement. Il retrouve la vieille Volvo familiale, les difficultés au quotidien, les compromissions qu’imposent à Nazareth le poids de l’histoire et les tensions entre communautés.
Mais il retrouve surtout son père, Abu Shadi, 65 ans, divorcé, professeur à Nazareth,qu’il aide à distribuer les invitations au mariage, de la main à la main, comme le veut la coutume palestinienne du Wajib. Au (...) -
Radio Kobani
5 novembre 2017, par filparpLe documentaire commence par le survol d’une ville détruite, où rien ne semble plus debout. Kobané , ville emblématique du Kurdistan syrien, à la frontière avec la Turquie, a été le théâtre de terribles combats entre l’Etat Islamique et les combattants kurdes entre 2014 et 2015.
Les images du début sont insistantes et insoutenables. Des cadavres déchiquetée dont une pelleteuse exhume les morceaux, des têtes décapitées, des membres que l’on remet à côté du reste du corps sur des brancards. Suivent des (...) -
Dede
29 octobre 2017, par filparpVous cherchez un lieu ou le bonheur est rare ? Un endroit où le climat est froid et humide ? Une région où la musique n’est représentée que par des polyphonies masculines beaucoup moins mélodieuses que celles des montagnes corses ? Une contrée où les droits des femmes soient moins présents qu’en Arabie Saoudite ? Choisissez la Svanétie de 1992, et vous ne serez pas déçus. Le pays est certes aujourd’hui fort touristique, et l’orpaillage pratiqué par les bergers avec leurs peaux de moutons a inspiré la (...)
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House in the Fields/Tigmi N Igren
29 octobre 2017, par filparpTout commence par une chanson. Un vieil homme, sur un loutar ( instrument à trois cordes pincées berbère) exécute une chanson qui est un appel à la prière. Un utile rappel de l’islamisation tardive du peuple amazigh.
Marrakech, la ville devenue aussi internationale que Barcelone, n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres. Et pourtant, dans cette région rurale isolée de la région sud-ouest du Haut Atlas, la modernité ne parvient qu’à travers le bidon plastique dans lequel on remonte l’eau de la rivière (...) -
Calle 54
29 octobre 2017, par filparp« Nous qui faisons des films, nous cherchons toujours à faire naître des sensations, à communiquer des états de l’âme. Nous sommes des chasseurs de sentiments comme le sont les auteurs littéraires et de fiction. L’ironie est que, lorsque parfois nous y parvenons, cela vienne presque toujours de choses qui en partie nous échappent, mais qui participent à la magie du cinéma.
Cette recherche constante de l’émotion, c’est l’essence propre du jazz. La seule des musiques totalement ouverte à l’improvisation. (...) -
La superbe complexité de Desplechin
16 juin 2017, par Yvon QuiniouDécidément, les amoureux du cinéma, dont je suis, ont de la chance ces temps-ci : après ou avant le Doillon, le Garrel et le Ozon, voici un autre grand film, celui de Desplechin, Les fantômes d’Ismaël. Je n’entends ici pas le présenter exhaustivement, mais souligner quelques uns de ses intérêts remarquables, que je n’ai pu, hélas, faire remarquer à son auteur dans un débat public récent, faute d’être disponible. D’abord, il y a la question de l’amour, de son essence ou de son identité quand il est (...)
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Doillon et Rodin : quand l’art nous exhausse au-dessus de nous
4 juin 2017, par Yvon QuiniouLe film de Doillon sur Rodin est à avoir absolument. Il hésite au départ entre deux axes : la description de la technique d’un (grand) artiste au travail, mais qui pourrait paraître un peu fastidieuse en elle-même et virer à la longue au didactisme artistique ; et l’évocation des aventures amoureuses de Rodin, doté d’une forte libido, qui pourrait, elle, tomber dans l’anecdote pour Margot. Or le film de Doillon échappe magnifiquement à ce double risque en synthétisant, d’une manière extrêmement subtile (...)
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La brique et le miroir
20 février 2017, par filparpEbrahim Golestan est connu comme le père du cinéma documentaire en Iran. La brique et le miroir (contrairement à ce qui est indiqué un peu partout) est cependant un film de fiction, considéré comme proche par son image noir et blanc et sa pureté formelle de la nouvelle vague française. Certains iront même jusqu’à parler à son propos de nouvelle vague iranienne, tant le film est fondateur pout tout le reste du cinéma Iranien.
Ashême, lutteur à ses heures et chauffeur de taxi la plupart du temps, prend (...) -
Le Ruisseau, le Pré vert et le Doux Visage
25 décembre 2016, par filparp"J’aimerais être dans une forme de paillardise très française, renoirienne peut-être, où la nourriture et l’amour sont omniprésents." "Un peuple qui ne sait pas jouir, aimer la beauté et baiser n’est pas un peuple". Yousry Nasrallah
A la fois film choral et fresque sociale, Le Ruisseau, le Pré vert et le Doux Visage prend prétexte d’un mariage pour exposer sa virtuosité de chronique sociale subversive.
L’orient est de retour
Quatre ans après le très explicitement politique Après la bataille, Yousry (...)
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